Les puristes diraient que ce «TSV» qui nous est proposé aujourd’hui, samedi 16 mars, est un peu tronqué car le «vrai» Tour de la Sainte-Victoire enserre complètement la sublime et calcaire montagne chère à Cézanne alors que nous n’allons décrire qu’un vaste triangle, au départ de Marseille, qui longe complètement la chaîne au nord mais quitte, au sud, la Route Cézanne bien trop promptement au dire de ces mêmes puristes !
Il n’empêche, un peloton joyeux démarre de La Rose peu après 8 heures, joyeux de se lancer à l’assaut de ce magnifique parcours mais joyeux aussi de pouvoir pratiquer son sport favori au sortir de trois jours d’un vent démoniaque et d’une température ressentie sibérienne. Certes, l’air demeure bien frisquet ce matin et les affaires les plus chaudes sont ressorties des armoires, comme par hasard !
En fait, après le départ puis la courte descente vers Valdonne, nous ne souffrirons plus du froid et quelques vestes tomberont !
Après maintes et habituelles tergiversations, le café sera pris à Trets… Ne cherchez pas, c’est tout pour moi : mon anniversaire c’est demain !
Des 29 présents, la grande majorité sur la terrasse, au soleil, les plus frileux à l’intérieur, 19 tenteront le «Tour», soit 6 unités de moins que l’an dernier… Ou 24 %, ce qui marque davantage les esprits ! Quoi qu’il en soit, le train bleu a toujours belle et fière allure, même s’il s’étire longuement dans les merveilleux paysages de vignes et d’oliviers au pied de la robuste et grise muraille, infranchissable, qui nous barre le nord. La traversée de Pourrières nous met déjà bien en jambes avant d’attaquer les fameux 17 Tournants, qui longent la Sainte-Victoire à l’est, à travers un merveilleux vallon calcaire qui présente quelques pentes assez sévères !
Tout le monde se regroupe au sommet avant d’attaquer la série de bosses, dont quelques-unes un peu corsées, du Col des Portes (631 m) à travers un paysage des plus sauvages ; on a du mal à se croire à une vingtaine de kilomètres d’Aix ! Le vent d’Est nous pousse dans les descentes des cols des Portes et de Claps (530 m), puis dans la vallée sauvage et encaissée de la Cause, mince ruisseau qui ira tout de même alimenter le lac de Bimont avec quelques affluents , dont l’Infernet, bien connu des randonneurs pédestres. Après Vauvenargues et son célèbre château de la Famille Picasso, il nous faudra gravir 2 courtes bosses avant d’atteindre Aix. Vers midi et quart, tout le monde se retrouve au café prés du jet d’eau pour un heureux pique-nique en plein soleil ; quelle différence avec ce matin ! Qu’il fait bon manger et rigoler avec les copains, copines - oui, j’avais oublié, deux cyclotes font partie de la fête ; pardon mesdames ! Quelques-uns préfèreront s’attabler à l’intérieur, autour d’une bouteille de rosé ; il en faut pour tous les goûts et c’est bien ainsi !
Les bosses continueront l’après-midi et se durciront sous l’égide d’un vent d’est maintenant contraire, sous la muraille grise jusqu’au Tholonet et sa bonne eau du Verdon puis pour regagner nos pénates sous un ciel qui se couvrira un peu mais ne se montrera jamais menaçant. Immanquablement, quelques dissidences se déclareront en fin de parcours… Ou plutôt ne se déclareront pas, faisant ainsi attendre le gros de la troupe bien inutilement ! Enfin, ne râlons pas, la journée fût belle, inespérée si l’on se reporte au début de la semaine, et la randonnée magnifique au pays de Cézanne, sportive aussi avec ses 130 kms environ et ses 1600 mètres de dénivelée, au dire de Denis lors de la dernière édition.