Ce titre vaut pour le club mais pas pour moi. En effet, à l’instar de quelques autres «aventuriers» du jour, je me lance pour la première fois à l’assaut de la plus haute des trois forteresses qui gardent jalousement la magnifique rade, quasi fermée, de TOULON : le MONT CAUME et ses 804 mètres.
Après une longue et pénible période de mistral acharné, endiablé, l’aube de ce samedi 14 mars laisse présager une journée printanière… Elle le sera ! Comme tous les samedis, une nuée de maillots bleu et blanc convergent vers leur lieu de rassemblement, ST MENET en l’occurrence. Un soleil déjà bien rayonnant encourage les sourires lors de ces sympathiques et hebdomadaires retrouvailles.
Et le «train bleu» de démarrer, fort d’une trentaine d’éléments. Si tous n’accompliront pas «le Tour» en son entier, la clémence céleste et les papotages du début de parcours n’engendrent pas une allure d’enfer et il est bon, ainsi, de se laisser glisser tendrement vers AUBAGNE, sous l’œil complice du GARLABAN, fière tour rocheuse dominant l’HUVEAUNE.
GEMENOS sourit sous la Ste BAUME, lorsque la cohorte cycliste sillonne ses petites routes fleurant bon les jardins fraîchement remués. Le vallon descendant du COL DE L’ANGE est encore dans l’ombre mais les cyclos n’éprouvent pas la moindre fraîcheur, le temps se voulant leur allié, aujourd’hui. Devant, bien sûr quelques escarmouches doivent éclater dans la bonne humeur, mais le gros de la troupe pense aux 140 kms de la balade et monte en humant les senteurs provençales.
Premier regroupement en haut de la bosse avant de plonger vers la traditionnelle pause-café de CUGES. Occupation, certes pacifique et limitée dans le temps, de la terrasse qui revêt des couleurs olympiennes ! La patronne a l’habitude et personne ne sera oublié ! Des petits groupes s’échelonnent dans la sylvestre et douce montée du CAMP. Devant, OK CORALL oblige, nos «indiens» doivent se lancer quelques flèches ! A l’arrière, ce n’est rien que du bonheur, la joie de pédaler, de vivre d’agréables moments ensemble et d’admirer la Ste BAUME, dont la barrière de lapiaz domine la forêt à main gauche.
Le carrefour du CAMP DU CASTELLET marque les premières séparations, bonne journée à tous ! «Ceux du Tour» et quelques acolytes foncent tête baissée vers LE BEAUSSET, où les derniers «dissidents» laisseront les participants à la «sortie officielle» se concentrer vers leurs objectifs… Qui ne devraient plus tarder à se profiler à l’horizon ! Un horizon par ailleurs magnifique, étincelant.
A Ste ANNE D’EVENOS, le peloton tourne à gauche, plateaux et pignons également ! Une belle pinède se faufile sous les GRES de Ste ANNE, falaises bariolées et très tourmentées. Un frais torrent distille une douce température mais de sèches rampes vont réchauffer le cyclo, sévèrement. N’empêche, les petits braquets nous aident à ne point trop souffrir et à nous régaler de ces paysages divins, faits de couleurs minérales et de verdure intense.
Après l’embranchement d’EVENOS, dont nous ne voyons malheureusement pas le château – il faut savoir en laisser pour les autres ! – une courte descente domine les superbes gorges du DESTEL, haut lieu de la randonnée pédestre.
Le petit village de BROUSSAN semble posé sur la prairie, en haut des gorges. Petit coup d’œil au menu du restaurant… Certains auraient-ils déjà faim ? Toute de pierres blanches, la petite église demande la photo…
Et les «bleu et blanc» filent déjà vers le Col du Corps de Garde qui commande l’accès vers TOULON, entre le BAOU DE QUATRE OURO et le MONT CAUME. Cette douce remontée forestière, ô combien agréable, est abordée avec prudence par toute la gent roulante car, ensuite, ça va chauffer… A tous les sens du terme !
Dernier regroupement, recommandations des habitués aux néophytes et une petite route asphaltée, granuleuse, va avaler nos cyclotouristes sur un peu plus de cinq kilomètres et 414 mètres de dénivelée. Une belle pente, en définitive, pour clore cette idyllique matinée !
Entre deux ahanements et à travers garrigue et chênes kermès, auréolés des premières fleurs, le superbe panorama se dévoile au fur et à mesure de notre lente ascension. Las, une brume épaisse empêche une jouissance totale mais la rade impériale, la grande bleue, le FARON, le COUDON et consort composent tout de même un extraordinaire tableau !
Sur une fière barre rocheuse, les antennes se rapprochent et, les uns après les autres, seize cyclos – dont une cyclote - poseront leur machine sur le sommet caillouteux, dénudé et apprécieront le bonheur d’une intense domination après leur merveilleuse chevauchée.
Après la traditionnelle «photo de famille», les candidats au retour s’étalent sur le ruban grumeleux, pour certains à très faible vitesse ! Deux tours de roues de plus et la vague bleu et blanc envahit le restaurant, submergeant au passage un couple de touristes qui déjeunait tranquillement… L’emploi de l’imparfait est ici vraiment parfait ! Bah, nous faisons du bruit mais toujours dans une humeur bon enfant ! Sandwiches, plats chauds, salades : il y en aura pour tous les goûts !
Ainsi repus, nous rebroussons notre chemin de l’aller, toujours sous un soleil radieux. Francs-tireurs impénitents, Claude et moi faussons compagnie au groupe pour descendre dans les paysages rutilants de la VALLEE DU SILENCE, puis nous attaquer aux sévères pentes du BRULAT : une montée courte mais intense.
Sur la route du Gd CAUNET, se reforme un peloton allégé de quelques unités, les rentrées des promenades se faisant souvent au gré de chacun, chacune. Dernière pause au Gd CAUNET, à côté des chevaux, puis une ultime descente nous rafraîchit sous la sylve et nous offre encore de belles vues sur la Ste BAUME. Peu avant le COL DE L’ANGE, les mêmes troublions quitteront le groupe pour rentrer par des routes moins fréquentées… Si, certes, elles sont plus sportives !
Même si je suis mal placé pour en parler, je pense que cette «cuvée MT CAUME 2009» a été excellente ! Pour ma part, j’ai été ravi de cette inoubliable sortie, tant au niveau paysages qu’au niveau humain, surpris de la relative facilité de l’entreprise malgré mon faible kilométrage à ce moment de la saison… Et je comprends aisément l’engouement pour ces sorties au long cours… D’ailleurs, j’attends la prochaine avec impatience !