Bonjour Thierry
Il y a déjà un an, je contactai Daniel pour discuter avec lui de Paris Brest Paris, en vue de ma participation en 2011*.
Nous devions échanger et je devais surtout lui faire un retour sur mon aventure avec les brevets ...
J'ai beaucoup pensé à nos heures de vélo ensemble, ses conseils sur PBP ont construit l'ossature de ma préparation : confiance en soi, sérénité, si Daniel me tient ce discours dans son mail et avec son expérience de 3 participations, c'est qu'il m'en croit capable.
Je pense que ce mail a toute sa place dans la revue, parce qu'il vient de Daniel, parce qu'il y est question de PBP.
Bien amicalement
Olivier
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Salut Olivier.
J’espère que tu ne m’en veux pas d’avoir publié ton mail. Je suis toujours content de donner des nouvelles des « anciens » du club, et puis cela m’a fait un article sur le blog sans que j’aie à l’écrire :). Mais je comptais bien te répondre au sujet de PBP.
Malheureusement, nous ne sommes plus que 4 dans le club à avoir fait PBP : Guy Claverie (il y a longtemps), Bernard, Olivier Boulet (que tu ne connais pas) et moi. C’est vrai que j’en ai fait 3 (1987, 1991 et 1995), mais je les ai tous fait en équipe du brevet de 200 au PBP lui-même. Je les ai donc faits sans jamais me soucier du temps perdu aux contrôles, dans les files d’attente des self et dans les dortoirs. Comme je ne sais pas quel est ton objectif, faire un temps ou juste profiter de la convivialité de l’épreuve, je ne sais trop quels conseils te donner.
Pour les brevets, je pense que cela ne sert à rien de les faire à fond. Il faut simplement en profiter pour trouver son rythme sur de la longue distance. C’est dommage que tu sois seul au départ des brevets. Comme les participants sont généralement peu nombreux, il y a un risque que tu te retrouves à rouler seul de nuit, ce qui n’est pas très agréable. Mais tu trouveras peut-être un petit groupe qui roule à la bonne vitesse et t’acceptera.
Par contre, être seul au départ de PBP ne me paraît pas gênant. Il y a environ 4000 cyclos répandus sur les 1250 bornes du parcours (comment se sentir seul ?) et des contrôle-ravito-dodo bien organisés tous les 90 km (sauf le premier – 150). Tu peux envisager de les considérer comme des étapes. Et ne fais jamais l’impasse sur le ravito (mange du solide).
Je ne sais pas si tu comptes dormir 2 nuits, une nuit ou pas du tout. Cela dépend de tes objectifs et de ton heure de départ. A mon avis, dans tous les cas, on peut sans problème éviter l’arrêt dodo la première nuit, c’est-à-dire virer à Brest sans avoir dormi, comme dans un 600. Dans le 600 du retour, où tout le monde va beaucoup moins vite qu’à l’aller (crois-moi), si tu as assez d’avance sur tes prévisions, tu pourras faire un arrêt de 3 ou 4 heures pour dormir. Cela dit, arriver à dormir dans un dortoir où les mecs entrent et sortent sans arrêt, ce n’est pas gagné. Je pense qu’un arrêt un peu plus long, même sans dormir, après Brest, est bénéfique, que tu veuilles faire un temps ou non. (Bien sûr, tu peux organiser ton ravitaillement et ton repos en dehors des contrôles, mais c’est aléatoire).
C’est au retour qu’on commence à avoir mal partout, notamment aux fesses. Prends-en soin au mieux. Je te conseille vivement le cuissard Assos le plus cher :). Pour la pommade, je n’ai rien à t’apprendre.
En ce qui concerne l’éclairage, je suppose que depuis 1995, il y a eu des progrès. Je pense notamment aux lampes frontales à led. Il me semble indispensable d’avoir un double éclairage.
Je te signale un truc qui m’ai toujours stupéfié : au démarrage (et quel que soit le départ), les mecs partent à fond comme s’il s’agissait d’une course de 100 bornes. En fait, c’est une stratégie des vrais costauds pour ne pas emmener dans leur sillage les inévitables ratagasses comme on dit à Marseille. Cela peut durer des dizaines de kilomètres. Même si c’est dommage de laisser partir un train express, il vaut mieux penser à la longueur du parcours et rester prudent.
Et si les brevets t’ont paru pénibles, notamment le 600, ne te décourage pas, PBP c’est toujours bien mieux. Il faut quand même arriver à conserver la forme longue distance de la fin juin à la fin août. Faire un BRM de 1000 km ne me semble pas une bonne idée. J’ai plutôt choisi de faire un BCMF en juillet (le BRA par exemple) suivi d’une semaine itinérante montagnarde.
Bonne chance Olivier et tiens-nous au courant.
Très amicalement.
(Mail du 29.10.2010)