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Les Baronnies, c’est cette mosaïque de petites montagnes qui occupent l’espace entre l’Eygues et la muraille des deux géants de Provence. Au cœur de cet espace dominé, jamais le regard ne se perd très loin mais tout y pousse et y vit avec modestie et élégance (non, je n’ai pas piqué cette phrase dans un dépliant du syndicat d’initiative – oui, je peux écrire ce genre de connerie). Surtout, les nombreuses vallées et vallons sont reliés par des routes confidentielles qui offrent presque toutes aux cyclos au moins un passage de col. Quand on pratique le vélo, comment ne pas aimer les Baronnies ?
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Après n’être pas revenu, puisque je n’étais pas parti, je me suis doublement puni avec un Marseille – N.D. des Anges – Marseille (216 km en plein cagnard), suivi d’un Annot – Barcelonnette –Annot (3400 m de dénivelée). Aucun de mes doutes n’a trouvé de remède, mais je peux au moins, dans cette fin d’été 2010, m’octroyer le statut de promeneur fatigué.
Voilà pourquoi, hier matin très tôt, je suis parti dans ma Logan très middle-class pour la garer 1h30 plus tard dans un parking de Malaucène. La grande malice, c’est de partir de Malaucène pour éviter de s’égarer dans le Ventoux Lui-Même qui, Lui, n’est vraiment pas destiné aux promeneurs fatigués.
Donc, pas de Ventoux, mais le col de Perty (1302 m), le col de Saint-Jean (1158 m) et le col de l’Homme Mort (1213 m). Je vous épargne les micro-cols. En vrac, beaucoup de fraîcheur et même du froid sur les hauteurs, beaucoup de vent (ce n’était vraiment pas le jour pour le Ventoux), des routes parfumées à la lavande et au tilleul, un repas moyen dans l’unique restau de Séderon et un final par le très doux col des Aires, à parcourir avec un sourire fédéral. Sur cette ultime route charmante, surplombée (mais pas plombée) par le Monstre, je n’ai hélas vu des iris qui bordent les jardins, que leurs longues feuilles de poireaux desséchées.
Je parle des iris parce qu’au printemps, nous passons par là, à la fin de notre tour du Ventoux. Justement, ne pourrions-nous remplacer ce tour par ma promenade en Baronnies ? 151 km, 2350 m de dénivelée, la fatigue en moins, le sécateur en plus, n’est-ce pas encore à votre portée, vieux camarades ?