Ne cherchez pas les colchiques à Siou Blanc, vous perdriez votre temps et on sait combien il est précieux ! C’est simplement pour vous dire que le jeu des reports de certaines randonnées a vu cette sortie se pointer le samedi 9 octobre alors que cette classique parmi les classiques se parcourait d’habitude au printemps. Les anciens de la section me diront que, dans le temps, nous la faisions 2 fois, «à l’endroit» au printemps et «à l’envers» à l’automne. D’accord, Messieurs, mais à l’endroit à l’automne je pense que c’est une première !
Donc, en cette fraîche matinée, 13 larrons s’apprêtent à faire la foire ! Déjà quelques jambes recouvertes, pas mal de vestes plus ou moins chaudes : l’été est vraiment fini. La météo était annoncée bonne malgré une amplitude évidente à pareille époque, très peu de vent prévu… mais les stations météo sont dans les plaines, pas sur les massifs où les nuages bourgeonnent, s’accrochent !
Mais ceci est une autre histoire. Pour l’instant, roulons. Café à Cuges, gentiment offert par Jean-Marc pour son anniversaire, et déjà les premiers décrochages. Passé Cuges et son fameux poljé qui nous glace les os à chaque passage, nous nous réchauffons dans la montée du Camp.
Au Camp, séparation classique droite – gauche et ce ne sont plus que sept aventuriers qui s’en vont vers le fameux plateau de Siou Blanc, encore un peu lointain. Je sais, Denis, nous étions 21 en 2018 et le rapport est de 3 ! Ainsi, le pique-nique collectif envisagé par Paulo est tombé à l’eau ; mais ne parlons plus d’eau, il en est trop tombé ces derniers temps ! Mais pédaler en petit groupe est très sympathique et la très belle traversée du plateau du Camp passera bien vite.
Bientôt, la vallée du Gapeau nous noie sous sa somptueuse couverture végétale ; l’un des temps forts de cette randonnée. Depuis Signes, on ne fait quasiment que descendre. Belgentier puis Solliès-Toucas. Il va y avoir deux actions contraires : les cyclos vont tourner à droite… et les transmissions à gauche !
Oui, c’est ici que commence la longue montée vers le plateau de Siou Blanc. Pause de grignotage de Jipi. Et déshabillage. Et onction de crème solaire car le soleil brille si l’on voit déjà de gros nuages noirs surmonter ce massif si boisé. Une fête au Village, des rues fermées et Jipi de se paumer… Plus haut, il apprendra que ses camarades aussi. Bon, tout va rentrer dans l’ordre, quelques petites erreurs de route mais tout ira bien, les pourcentages aussi, jusqu’à 13% tout de même. Mais cela concerne le début de l’ascension, sa principale difficulté résidant en sa longueur. Mais entre champs divers, oliviers et dense forêt de feuillus, c’est un enchantement. Une grande chasse est en cours et nous verrons beaucoup de gilets oranges.
Premier sommet, bien reconnaissable avec son arbre isolé et sa piste à droite. Courte descente et ça repart, plus pentu à présent et pour un long moment. Je languis un peu la ligne à haute tension, signal de l’arrivée. Juste avant, je «rentre», comme on dit dans notre jargon ! Petite pause en haut et c’est parti pour une pédalée bosselée sur ce plateau superbe, un des rares en Provence dont la partie sommitale soit entièrement traversée par une route goudronnée. Certainement, au printemps avec la feuille fraîche du chêne, les fleurs et la verdure débordante le spectacle est encore plus grandiose mais chaque saison possède sa propre beauté, bien sûr différente. Aujourd’hui, par exemple, ce sont les éclairages, fabuleux avec ces nuages, gris, blanc, noirs – un point menaçant il faut bien le dire - qui font le charme de cette journée. Mais qu’il est long, ce plateau ! Il n’en finit plus ! Bergerie des Cueillerets. 13 heures un peu dépassées : Jipi, connaissant ces lieux comme sa poche, décide de tirer ici le repas de son sac alors que les autres continuent ce cheminement boisé avant d’attaquer la descente raide vers le Plateau du Camp.
Déjeuner de rêve pour Jipi, seul sur l’espace aménagé pour le pique-nique sur la terrasse de la bergerie. Une belle pelouse devant lui, les arbres autour ; un calme olympien : il est bien ! Finalement, les autres iront manger à la boulangerie du Camp, dans le vrombissement incessant des motos… comme quoi porter sa bouffe n’a pas que des inconvénients !
Avec les téléphones, se regrouper est devenu facile et nous terminons cette belle journée. 2 par la Gineste, le reste par le Gd Caunet et le Col de l’Ange, sans oublier le plein d’eau à Gémenos.
Pour tous, je pense une très belle journée et une grande joie d’avoir honoré cette superbe classique. Inutile de lui donner un numéro d’édition : il y en a trop eu ! En tout cas un grand bol d’air. …À la prochaine sortie à journée !