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30 mars 2010 2 30 /03 /mars /2010 20:51

Le Triangle, c’est dur. Peut-être devrais-je dire aussi le vélo c’est dur, mais il suffit de feuilleter quelques numéros de la revue fédérale pour se persuader du contraire.  

Je vais commencer par râler puisque, c’est bien connu, les vieux sont volontiers ronchons. Je hais, oui je HAIS les changements d’heure, et particulièrement le passage à l’heure d’été dès les premiers jours du printemps. Pour moi, les choses se passent ainsi : vers la mi-mars, je constate avec gratitude (envers qui ?) que la nuit cède du terrain. Après avoir allongé mes sorties privées quand la météo se montre conciliante, il me vient en tête un projet ambitieux qui exige un départ de bon matin. Par exemple, je calcule que lundi, si météofrance veut bien, je pourrais être sur mon vélo à 6h15, heure où les acharnés de la bagnole en sont encore au petit déj. Et paf ! Le dimanche, on se prend une heure, et je me retrouve entre chien et loup, à 7h15, au milieu du bordel automobile du premier lundi du printemps. Pensez que cela dure depuis Giscard. La peste soit des conjectures d’apothicaire de ceux qui nous gouvernent !  

Je vais continuer par râler… J’en ai marre, oui MARRE, cette année, de subir la météo. Quand je pense que j’ai mis météofrance dans mes favoris alors qu’il m’apporte surtout des mauvaises nouvelles. Ce lundi, justement, il m’annonce des vents de sud sud-est de 70 km/h, plus vite que je n’irai jamais, sauf dans quelques très rares descentes.  

Et je vais râler une dernière fois : je n’aime pas la première moitié du côté ouest du trilatère provençal, surtout en semaine. Après s’être extirpé de la cohue bohu de Saint-Antoine, on se retrouve sur cette route de Calas qui n’a plus rien d’une route de campagne sauf l’étroitesse. Heureusement, sur la file montante, la mienne, le trafic se fluidifie à l’approche d’Eguilles. Il n’y a plus guère que les voitures écoles qui me frôlent, ce qui prouve que les mauvaises habitudes automobiles s’acquièrent dans l’œuf.  

triangleP 10 01Bon, Cadenet (km 60). Je ne dis pas déjà, car le fameux vent du sud ne s’est pas encore levé pour m’aider. Je m’arrête à la boulangerie locale pour m’offrir un petit pain aux raisins. « Route barrée », voilà ce que je contemple en le dégustant. Un signe du destin ?  

Prudemment, je passe le chantier à pieds et je reprends ma route avec un vent qui se décide à souffler, pour l’instant dans le bon sens. J’ai donc le plaisir de remonter la combe de Lourmarin, puis de monter le col du Pointu, vent arrière. J’ai trop de métier pour tomber dans l’euphorie. Le haut du col (km 75) est le premier angle de ce triangle. Je tourne à droite mais le vent ne change pas de trajectoire. triangleP 10 02Il va donc me freiner sans jamais mollir, d’abord jusqu’à Manosque.

Mais cette route qui s’élève sans à coup et tout droit au-dessus de Saignon, puis en quelques virages soudains au-dessus d’Auribeau, justifie à elle seule qu’on se farcisse les 30 km urbains du nord de Marseille. Le vélo est une évasion au sens strict, surtout quand on habite en ville. A Auribeau, puis Castellet, on est à la hauteur qu’il faut du Luberon pour contempler la ligne claire du Ventoux et de Lure. Il y a là-bas là-haut encore beaucoup de neige.

triangleP 10 03Je m’arrête à Castellet (km 86) pour manger mes deux tranches de pain d’épice. Vous connaissez le truc, manger avant d’avoir faim, boire avant d’avoir soif… Il est plus de 11h00 et il me reste encore 35 bornes contre le vent avant de me mettre à table à Manosque. Après quelques lacets et quelques belles courbes descendantes, on se retrouve très vite dans les petits raidillons du Boisset qui font généralement un peu mal aux cuisses avant de vous envoyer sur l’ex N100. Peu de bagnoles, mais elles vont vite. La bosse avant Céreste, puis quelques paliers, et vous voilà au pied de Montfuron ! Quand on l’écrit, cela a l’air de passer tout seul, mais il ne faut pas forcément me croire. Fatigué du vent peut-être, je décide de passer par Villemus et son raidard bien visible depuis le carrefour. Bonne décision, je retrouve la N100, son vent et ses bagnoles après le col de Montfuron, mais en descente, donc…

triangleP 10 04triangleP 10 05 

 

 

 

 

 

 

12h55, km 120, je suis aucentre de la ville de Giono. Je m’installe dans un établissement qui prétend faire de la restauration rapide. Il ne prétend pas faire de la bonne bouffe, mais il y arrive aussi. J’ai donc mangé vite et bien, ce qui n’est pas courant. J’en profite pour prendre une ou deux photos.

triangleP 10 06Et c’est le retour. Plus que 110 bornes…

Je vais faire un choix qui va vous surprendre. La sortie de Manosque est fastoche : une bonne descente (un peu fraîche après le repas), quelques grandes avenues roulantes, quelques rond-point, on laisse l’autoroute à droite, on traverse la Durance, on laisse la route de Valensole à gauche… Bon, je ne vais pas vous faire un plan, mais juste après, il y a une route sur la gauche avec un panneau qui dit « Gréoux, 9 km ». Ce moment est important, car depuis le matin, j’ai bien en tête de faire la version intégrale du Triangle Provençal. Je tourne à gauche.

Cela fait 20 ans que je ne suis pas passé par là. C’était à l’époque où les sécateurs n’existaient pas dans notre milieu, ni météofrance. Mes souvenirs sont flous, mais je crois me rappeler que cela monte 5 bornes sur les 9. J’ai bon. Le 39x19, le x21, le x23… et cela passe. Je traverse Gréoux tellement vite (en descente) que j’en oublie la photo. Il faut dire que je me concentrais surtout sur la détection de la route confidentielle de St Julien. Agréable au départ, tant qu’elle longe le bas-Verdon, cette route s’expose progressivement au vent de plus en plus furieux. Je me retrouve à mouliner des braquets ridicules sur des pentes modestes. Mais je ne m’affole pas, après St Pierre, la route longe une colline dominée par une tour ronde en ruine puis fait un lacet décisif en direction de Ginasservis. On dira que c’est le deuxième angle du TP. Je rattrape le coup de la photo manquée de Gréoux en prenant au zoom, et de dos, le village perché de St Julien.

triangleP 10 07

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triangleP 10 09 

 

 

 

Il faut le dire, le vent m’aide plutôt jusqu’à 3 bornes de Rians où, malheureusement, ma trajectoire s’incurve vers le sud. De Rians à Trets, en passant par Puits-de-Rians, c’est l’enn’fer, comme dirait un cyclo local. Quand je tourne vers Peynier, je me sens beaucoup mieux et je termine en petites foulée : 15,5 dans le Juillet et 15,5 dans le revers des Termes…

Imaginez mon plaisir d’être en haut des Termes, km 207, à 18h00 pile, pas seulement comme la fin d’un plaisir mazo, mais plutôt comme le recommencement d’un plaisir ancien : respecter l’itinéraire. Il ne s’agit pas d’aller vite, mais d’aller où il faut, quelque chose qui a plus à voir avec l’honneur qu’avec la puissance musculaire.

20 ans que je roulais sans honneur ! C’est autre chose que 17 ans sans trophée.

tp

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commentaires

G
<br /> <br /> Que de bons souvenirs remontent en ma mémoire à la lecture de ce fameux Triangle Provençal...Créé par Pierre Flécher pour ''copier'' un peu le Triangle Luxembourgeois de son ami Zaehlen, cette<br /> randonnée nous était apparue à sa création comme une élucubration de fada...et pourtant nous l'avons accomplie maintes et maintes fois. Pour ma part, je prèfère la faire dans le sens inverse<br /> des aiguilles d'une montre, car le plus dur est dans la première moitié, dont la sortie de Manosque...Sortie mémorable avec Adolphe Ferrigno, Jean Revertegat, Edgar Sirgean, Marc Riboud, René<br /> Combes, Louis Fra, André Jousselme où tout se réglait à la pédale et s'apaisait au repas de midi à Céreste...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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