Interprétation toute personnelle de nos si belles Alpilles, cadre somptueux de l’une de nos plus belles classiques…
En ce samedi 11 avril, notre calendrier dépose 16 cyclos et Nadine, seule féminine du jour, dans la froidure de la place de Lançon, encore dans l’ombre. Le traditionnel café pris avant le départ dans les rues de ce bon village provençal ne parviendra pas à les réchauffer. «À Lançon, il y a toujours des glaçons», me dira Denis un peu plus tard…
En ce énième récit de la énième édition de la Randonnée des Alpilles, je ne vous détaillerai pas tous les paysages fabuleux admirés, tous les villages perchés, blottis contre les austères murailles de ce massif méditerranéen, toutes les couleurs du printemps, toutes les émotions ressenties par le peloton bleu et blanc, une fois réchauffé…
Il n’empêche, se faufiler en grimpant au petit matin dans de petites gorges rocheuses et sauvages, traverser Aurons et ses maisons magnifiques, admirer Alleins et son château ruiné avec la longue chaîne du Luberon en toile de fond, border le Massif des Opies, point culminant des Alpilles (498 m), par une petite route boisée et quasi déserte, dévaler vers le Canal des Alpilles depuis Eygalières, peut-être le plus beau village des Alpilles, prisé par de nombreuses célébrités, pour atteindre St-Rémy, importante cité au pied de l’impressionnante muraille calcaire, tient toujours du bonheur.
A la sortie d’un hiver bien humide, l’herbe rutile, les fleurs innombrables forment une palette de couleurs inouïe, contrastant l’univers minéral du massif. Sans parler du tapis vert et jaune sous les oliviers qui étalent leurs vieilles silhouettes à perte de vue. La montée boisée vers le Val d’Enfer va encore marquer les esprits… et un peu les jambes, aussi ! Photo de groupe en haut, toujours la même ! Magnifique descente dans le cadre lunaire de ce val d’Enfer. Bien sûr, nous n’assisterons pas au spectacle des Carrières de Lumières, à présent consacré à la Renaissance Italienne, mais à celui tout aussi magique du Château des Baux qui domine l’univers rocheux et le tapis de verdure déposé à ses pieds ; merci Dame Nature !
Photo de Jacques M.
Plus la moyenne d’âge du groupe augmente, plus la distance parcourue avant midi diminue… Eh oui, les douze coups de l’horloge sonnent maintenant à Maussane et non plus à Mouriès ! Si la décision de déjeuner dans cette bourgade, plus importante et offrant plus de diversité de restauration, peut paraître judicieuse, ce bouleversement de nos habitudes, pourtant utile, nécessaire, peut-être salvateur, va provoquer plus de «bordures» qu’un bon mistral dans un peloton qui lutte contre lui ! Restaurant, pizzas, sandwiches sur une terrasse ensoleillée, René qui fonce vers Mouriès retrouver les traditions d’antan, Jipi qui laisse libre cours à son âme vagabonde, une fois son bidon rempli ! Bon, si tout le monde s’y retrouve c’est bien là l’essentiel !
La halte à Maussane permet de ne pas aller à Mouriès et ainsi délaisser la grande route pour de somptueuses chaussées, désertes et fort prisées par la gent pédalante, qui vous ramènent au pied de la muraille, certes au prix d’efforts quelque peu soutenus. Pelouses, pins, torrent serpentant sous mes pieds lors de mon pique-nique «nature» : il ne manque plus que les Indiens, John Wayne et je m’y croirais ! Le bonheur est dans le pré, pour de bon ! De nouvelles vues sur les Opies, la traversée d’Aureille, bizarrement très calme sans sa cavalcade habituelle, puis la magnifique route longeant le massif jusqu’à Eyguières me verront réintégrer un peloton complet, repus donc de diverses façons, peu avant Grans ! Bel épisode solo !
La montée boisée vers Cornillon-Confoux, perchée au-dessus de l’étang de Berre, termine en beauté ce parcours exceptionnel, il est vrai servi aujourd’hui par des conditions idéales, excepté un froid matinal, certes déjà oublié !
La BBF permet convivialité et rencontre avec la population locale ; un moment fort à ne rater sous aucun prétexte ! Certains ont failli repartir en sens inverse après la pause méridienne, et pas nécessairement les plus alcoolisés, d’autres ne se sont pas aperçus qu’ils ne sont pas passés à Mouriès… Regardons les beautés de la nature et les panneaux des localités au lieu de nos compteurs, camarades ! En conclusion : un très bon cru que ce millésime 2015 ; à la prochaine, santé !
Les 17 : Nadine, Jacques M., les 2 Christian, Olivier, les 2 Jean-Louis, Louis, Max, Gérard, Denis, Yves, René G., Jean-Pierre BO., Bernard, Michel GU., Jipi.
Mes chiffres : 127 kms, 21.9 km/h, 5 H 46 de selle et une arrivée à 16 H 00, heure classique.