Il est jeudi, il fait très froid et il y a encore beaucoup de vent. La tempête souffle sur son toit et il a presque peur pour ses tuiles.
Qu’ils le vérifient eux-mêmes (avec google), l’iloiement est un néologisme pratiqué non seulement par les sociétaires facebookiens, mais aussi par des philologues forcément distingués.
En ce qui le concerne, il l’utilise dans un souci de distanciation, tellement il a honte d’être resté à l’abri de ses tuiles et de ses murs, alors que le ciel était d’un bleu si pur. Et puis, il se sent moins seul en s’objectivant dans un iloiement qui n’a rien à voir avec celui de l’épicier. Evidemment, il en est sûr, tout le monde est sorti dans la tornade glacée, le laissant seul à ses cauchemars remplis de Lapierre ou de Litespeed emportés par le vent. Et le voilà en retard dans sa préparation, lui qui a des projets fous pour l’été prochain…
Mais quoi, il parle de retard alors qu’il ne compte jamais rien. Car quand on aime, on ne compte pas, même les kilomètres qui manquent. Et sournoisement, il est passé à l’onoiement. Cela vaut mieux, car quand on arrive sur un il, c’est souvent en naufragé.
Qu’ils conjuguent avec lui : jejoiement, tutoiement… Oui, il croit que le nounoiement existe aussi.
(En photo, l'Ile verte, à portée de tempête de la route des crêtes)