Je pense avoir déjà «pondu» un article portant ce titre mais il s’agissait d’errance solitaire, pas d’un Grand Rendez-vous inscrit au calendrier, comme c’était le cas aujourd’hui, samedi 1er juin.
Après 2 samedis à la météo incertaine qui ont vu leurs deux sorties à la journée annulées, des conditions idéales étaient réunies pour nous offrir une splendide journée de plein air et d’aventures. Pour autant, dégustant leur café gentiment offert par l’ami Jean R pour fêter son anniversaire un peu en avance - lundi et 83 printemps, bravo Jean ! - seuls 17 cyclos occupèrent la terrasse du Bar de la Pipe, à Gémenos, pour beaucoup encore en manches longues car, à l’ombre et au petit matin, la chaleur ne se faisait pas encore sentir…
Et c’est parti pour la première montée d’un itinéraire, tracé par votre serviteur, dont le but consistait à parcourir toutes les routes goudronnées du massif de la Sainte-Baume, ouvertes à la circulation publique, au nombre de six, trois à grimper, trois à dévaler – bon, Jipi dévaler, ça va en faire rigoler quelques-uns !
Nous voici dans le cadre majestueux, à la fois minéral et sylvestre, de l’Espigoulier : Crêtes de la Galère, Dents de Roque Forcade, Pic de Bertagne ; on ne s’en lasse jamais, surtout sous ce ciel de carte postale, vraiment. On monte en solo ou par petits groupes, chacun son allure, c’est le top ; on discute et on rigole, en plus ! Voici le sommet, 723 m, avec sa vue féérique sur Marseille. Patrick H. en termine avec le premier «Espigoulier par Gémenos» de sa jeune carrière… sous nos applaudissements !
Jusqu’ici, aucune défection, tout va bien. Superbe traversée d’un plateau encore très vert, un pur régal. Sempiternel arrêt à la fontaine du Plan d’Aups et coup d’œil au site de l’Hostellerie où de nombreuses voitures signalent que les randonneurs pédestres doivent être déjà bien nombreux à sillonner les merveilleux sentiers de l’endroit…
Le carrefour de Nans marque le premier aiguillage mais un peloton encore bien étoffé file vers Mazaugues, d’abord en faux-plat montant à travers une sylve superbe, sous la muraille puissante de la Sainte-Baume, pour atteindre le point culminant des routes goudronnées du massif à 745 m d’altitude, exceptée «la Boule», bien sûr. Ensuite, c’est la descente magnifique avec une vue à couper le souffle ; les yeux exercés de Jipi détailleront même les antennes de la Montagne de la Loube, au-dessus de la Roquebrussane, mais il ne le dira à personne car dans les descentes il n’a pas souvent de compagne ou compagnon…
Nous avons perdu encore un élément au carrefour de la route de Rougiers et, au terme d’un faux-plat très roulant, le carrefour de Mazaugues abrite un regroupement coutumier. Nous sommes encore bien nombreux mais, obligé de laisser partir le groupe pour des besoins bassement physiologiques, il me semble que je ne verrai plus au moins deux de nos cyclos…
J’escaladerai donc en solo de belles bosses boisées pour rejoindre la grande route où quelques-uns m’ont gentiment attendu. Tout petit tronçon de nationale, parcouru à vive allure par ces conditions optimales (vent très peu sensible). Scène cocasse à la fontaine de Rougiers où seuls les grands peuvent s’abreuver à l’eau bien fraîche, pas les petits ! Les autochtones s’en amusent, ravis ! Arrivé dans le dernier contingent, je constate que pas mal d’entre nous ont déjà démarré l’acte II de ces nouvelles aventures… ou pas ! En effet, je suis bien incapable de connaître le nombre exact de nos troupes à cet instant précis !
Mais qu’importe, il n’est pas encore onze heures, nous avons tous bien roulé et les tout petits braquets vont se mettre en action pour nous extirper de ce beau et fier village provençal. Mais la montée se calmera bien vite pour nous laisser apprécier cette magnifique artère qui serpente sous une forêt arborant aussi bien feuillus que résineux et très peu fréquentée par la gent automobile. Toujours un plaisir de laisser aller sa machine – j’exagère un peu car ça grimpe, tout de même ! – sous ces ombrages bienfaiteurs en contemplant la muraille de la Sainte-Baume, face à nous. Regroupement traditionnel au carrefour de la route Mazaugues – Plan d’Aups. Sommes-nous déjà passés par là ce matin, diraient certains ? Je plaisante ! Il est grand temps de nous compter, sérieusement : 11 dont 2 cyclotes. Nous réservons notre repas à Nans…
En voiture, camarades ! Après la remontée, très calme, vers le point culminant, nous nous régalerons des scènes sylvestres de toute beauté accordées ici par Dame Nature, au faîte de son art, une palette extraordinaire de tons de verts s’écrasant contre la grisaille austère d’un immense mur minéral. C’est beau, c’est grand… et c’est chez nous, en plus !
La descente vers Nans est plus sauvage, composée d’essences purement méditerranéennes, contrairement au plateau, bien plus contrasté ; belles vues sur la Sainte-Victoire, face à nous. Depuis ce matin, bien sûr nous avons vu beaucoup de cyclistes. Il y avait aussi, dans la descente vers Mazaugues, des repérages pour un rallye automobile mais nous n’en avons ressenti aucune gêne.
Nans-les-Pins, l’un de nos QG des jeudis, son grand cours rectangulaire et ses troquets. Jipi, le dernier et ce n’est pas un scoop, arrivera à «Catherine» - midi six ! Je crois que personne ne s’attendait à être ici vers midi, ce qui est de très bon augure pour la suite… En attendant, nous nous installons tous au même établissement, fourchette pour toutes et tous… et ça s’est un scoop, un vrai ! Une horde de motards, en nombre bien plus important que le nôtre, instaurent une ambiance bien bruyante… mais ils se calmeront et pour ce qui est du nombre de décibels, je crois que nous n’aurons rien à leur envier ! Magret de canard pour tout le monde… ce doit être la journée mondiale de l’unité, aujourd’hui, non ?
1 H 30 d’arrêt dans ces conditions : c’est ma foi fort acceptable. Et d’entamer l’acte III de ce scénario à Jipi… par une descente ! Eh oui, nous devons dévaler la Sambuc pour atteindre la jolie bourgade de Saint-Zacharie dont, pour une fois, nous parcourrons les jolies ruelles aux nombreuses fontaines au lieu de rester sur l’artère principale. Nous perdons Jean-Marc qui préfère rentrer ; bon retour et merci pour ta compagnie !
Dernière grimpée, et non des moindres : la sainte Baume par St Zacharie, assurément la plus dure pour beaucoup d’entre nous. Mais elle est magnifique. Petite route au revêtement souvent impeccable, dans l’ensemble très boisée mais au profil des plus bizarres : 4 secteurs très durs entrecoupés de faux-plats et descentes. Un peu le coup de grâce pour tout le monde mais quelle joie sur le beau plateau du Plan d’Aups : nous l’avons fait ! Denis me dit qu’il ne pensait pas faire cela un jour. Béatrice me parlera d’un très beau parcours et Gérard constatera que l’on peut faire beaucoup de bornes près de chez nous en toute sécurité car, si l’on en a marre, on peut couper à sa guise. Je crois que cette idée qui paraissait un peu saugrenue aura contenté tous les participants de cet «opéra comique», en trois actes, car l’on a aussi beaucoup rigolé ; une bien belle équipe…
Maintenant il ne nous reste plus qu’à descendre le versant d’Auriol, la sixième route, et rentrer chez nous, nous dispersant au fur et à mesure selon nos habitations respectives. A noter que Joël, encore un peu en manque de dénivelée, s’offrira une Gineste en solo pour achever cette journée magnifique... Je terminerai en parlant de la chaleur qui ne nous a finalement pas trop gênés, grâce au vent de l’après-midi et aux nombreux ombrages de ces si belles routes – je pourrais aussi écrire : «de ces six belles routes» ! 153 kms et 2 000 à 2 100 m de dénivelée, tout de même !
Les Onze : Béatrice, Nadine, Jacques M., Noël, Denis, Joël, Gérard, Yves, René, Jipi et Jean-Marc.