En effet, ce matin le «train bleu» tenait plus de ces machines «supersoniques» modernes que des mignonnes michelines de notre enfance, l’âge moyen de la section me permettant aisément de m’exprimer ainsi !
Pourtant, en cette matinée encore bien ventée du samedi 6 août, la deuxième édition de la sortie «Peyrani» qui permet, au départ de Marseille, d’aller admirer jolis villages et magnifiques paysages luberonais, aurait dû inciter notre peloton à davantage de contemplation, de douces rêveries. Certes, la sècheresse du mois d’août se prête moins à ces sensations qu’au printemps avec son herbe verdoyante, son coquelicot si rouge, son tournesol qui se prend pour un soleil, toutes ces palettes de couleurs qui enivrent le badaud, ou bien qu’à l’automne qui fait s’embraser la vigne et empreindre d’ocre la feuille de chêne… Et ce n’est sûrement pas pour rien que ce membre de l’Excelsior qui a donné son nom à cette superbe balade la programmait en avril. C’était aussi pour permettre de parcourir un nombre important de kilomètres avec des difficultés moyennes ; en quelque sorte un palier dans l’entraînement annuel.
A Calas, tout le monde ne trouvera pas de quoi s’asseoir en même temps sur la terrasse de notre QG habituel, tant le peloton est étoffé ! Avec le lot habituel des «sécateurs, serpes d’or, faucilles ou utilisateurs d’automobiles», j’aurais bien du mal à vous conter ce que tout le monde aura parcouru mais là n’est pas mon propos ! Le mistral nous gêne à peine mais, surtout, nous épargne des températures très élevées annoncées par les météos. Roquefavour, Coudoux, la montée des 4 Termes : même nos terres connues resplendissent sous l’égide de notre vent légendaire. Après Lambesc, les derniers «wagons» décrochent et il est temps de se compter pour les candidats au «tour» du jour : 13 – j’en connais un qui sera heureux de pas être des nôtres !
Et c’est là, dans ces contrées superbes, boisées ou tapissées de cultures (vignes, oliviers, blés, lavandes, tournesols) que les locomotives vont démarrer, laissant un peu trop derrière un Jipi «Lonesome cycling boy & today not a long way from home» ! Il s’énervera un peu mais appréciera ces mas au pied des collines, la longue muraille boisée du Grand Luberon, dominée par le Signal du Mourre Nègre (point culminant du massif à 1 125 m d’altitude), la ligne bleutée par l’horizon que forment la Saint-Victoire et la Chaîne de l’Etoile, reconnaissable grâce à la dent carrée du Pilon du Roi, sans parler des villages de pierre à la couleur de la terre du pays, tirant un peu sur l’ocre : Cucuron et son grand bassin, Cabrières puis la Motte d’Aigues, St-Martin–de-la-Brasque, Grambois, perché sur son épaulement boisé – vu d’ici, l’on comprend pourquoi l’on monte tant après ce village pittoresque lors du Moyen triangle – et enfin la Tour d’Aigues, capitale du Pays d’Aigues et bourgade médiévale avec ses tours d’un Château qui semble suspendu au-dessus de la vallée… En clair, des oasis d’ombre dans cette terre brûlée par le soleil !
C’est ici que se tiendra la pause méridienne qui engendrera la sempiternelle séparation sandwiches – fourchettes… Je ne sais pas si cela est dû à la tension des panses mais l’allure est modérée à la sortie du restaurant. Le groupe des «sandwiches» a filé devant et nous passons Pertuis sans les erreurs ni les perditions de l’an dernier. Un peu de mal à suivre mes camarades ensuite mais paquet bleu et blanc jamais loin. Après le Puy Ste Réparade, la chouette et sylvestre grimpée de La Cride, du nom du petit hameau que l’on traverse, permet un regroupement général des 13 cyclos en son faîte ! Vent de dos, ça va filer dare-dare sur le plateau de Puyricard. Plein des bidons et ablutions bénéfiques à la fontaine de ce village renommé pour sa chocolaterie. La dernière bosse nous mènera à une autre fontaine, cette fois-ci à Eguilles, car il fait chaud maintenant, avec ce vent de dos qui ne produit plus son effet de ventilation… Un vent de dos qui va exacerber les traditionnelles cassures après la descente de cet autre village perché ! Nouveau parcours en solo pour votre narrateur qui boycottera la BBF de Calas ! Sera-t-il le seul ? Je n’ai pas la réponse…
En résumé, une très belle sortie qui mériterait d’être parcourue à allure plus raisonnable et par une saison moins sèche, cependant très accessible aujourd’hui grâce à ce bon mistral.
Mes chiffres : 167 kms, 8 heures de vélo à 20,9 de moyenne et 1 640 D+ selon Denis ;
Les 13 : Denis, Jacques M, Jacques S., Jean-Jouis J., Joël, Franck, Pierre, Noël, Thierry P., Gérard, Jean-Pierre BO., Paulo et votre serviteur.