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4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 18:14

    Depuis son apparition dans le Tour de France en 1951, il a délivré des verdicts impitoyables et fait peur à plusieurs générations de coureurs.

    Lucien Lazarides est le premier vainqueur du Ventoux alors que Louison Bobet est le vainqueur de l’étape à Avignon.

    Ce n’est pas véritablement un col mais une verrue, une hérésie géographique. Plus meurtrier que la face Nord du Galibier et ses neiges éternelles, plus éprouvant que l’Izoard et sa Casse déserte, enfin plus impitoyable que la chaussée de l’Alpe d’Huez et ses 21 lacets.  Pour Roland Barthes, le Ventoux est « un dieu du mal auquel il faut sacrifier », un Moloch, despote des cyclistes, qui ne pardonne rien et fait payer aux plus faibles un lourd tribut de souffrances ».

   CIMG4379En cette année 2011 le calendrier des grandes sorties ne nous propose pas le traditionnel tour du « VENTOUX » mais son ascension à partir de Sault.  Certains vous diront  que la conquête du Ventoux ne se fait que depuis Bedoin.  Après un appel aux candidats pour cette randonnée nous sommes sept à nous présenter à Apt qui sera notre point de départ, manière de faire quelques bornes en guise d’échauffement. Seul Louis G. souhaite partir de St Saturnin. RDV à 7h30 et départ pour 8h, café bu ? Je me suis fait un décompte dans ma petite tête, 40 kms Apt/Sault, 2 Heures, 20 kms d’ascension, 2 h, nous pouvions être au sommet du mont chauve pour midi. C’était sans compter une erreur d’aiguillage au départ qui nous fait doubler le kilométrage pour rejoindre St Saturnin d’Apt où nous récupérons Louis et prenons le café que nous offre Polo, bon anniversaire Polo. Nous ne sommes plus dans les temps que je m’étais fixés. Peu importe nous partons pour une très agréable journée car le ciel est bleu, le vent est quasiment nul et la température est douce. Un seul bémol, le revêtement routier n’est pas d’excellente qualité. De magnifiques paysages et de non moins typiques demeures s’offrent à nos pupilles, l’air est pur et une circulation routière presque nulle. Nous pouvons rouler de front et bavarder sans prendre de risque ce que malheureusement nous ne pouvons faire aux alentours de Marseille. De nombreux champs de lavande nous entourent et sur notre gauche le Ventoux et son emblématique antenne que vous voyez souvent dans les revues cyclistes, un paysage que notre photographe Thierry mitraille de son appareil, sans omettre la CIMG4397vidéo.

   Il est 11h et nous voilà à Sault et ses embouteillages. De nombreux touristes, des bus dans ces petites ruelles, un peu moins de tranquillité. Noël et Thierry qui comme on dit chez moi ont toujours une tripe ouverte passent par la boulangerie ; un premier groupe s’avance avec Pierre, très motivé après son interruption forcée, Patrick qui doute de sa forme et Louis un peu fatigué après une grosse semaine de labeur. Un panneau indicateur nous précise que le Mt Ventoux est à 26 kms. Six bornes de plus que prévues par « mézigue ». La pente est douce, la senteur des lavandes non cueillies à ce jour, plus haut l’odeur des pins et des genets en fleur, que du plaisir. Quelques lacets au dessus nous apercevons nos collègues et pensons reformer le groupe dans quelques minutes mais notre président choisit de percer à l’avant. La réparation durera plus de trois minutes… car nous n’arriverons pas à trouver le trou et l’objet coupable de cette crevaison. Sans forcer notre allure, le compteur entre 11 et 13 à l’heure et plus sur certaines portions, en gardant quelques forces pour les six derniers kms à partir du Chalet Reynard. De nombreux cyclistes sont en terrasse, d’autres arrivent de Bédoin et partent à la conquête du gral. De nombreux groupes en reviennent et à grande vitesse dévalent cette pente  à 7,8 et même 10%. Tout à gauche et allons-y car pour rien vous cacher même si je pratique le cyclotourisme depuis bien longtemps ce n’est que la deuxième fois que j’accèderai au sommet à vélo.  Tout en montant je converse avec un gars venant de Nïmes (150 au compteur) et par Bédoin et il est vraiment cuit. La pente me paraît plus faible que dans un col Alpin, comme Fallet je pourrais fumer la pipe (bouffon me dirait Pierre) ; voilà la stèle à la mémoire de Tom Simpson décédé lors du tour de 1967 et la présence de Louis qui photographie. En parlant photo nous fûmes mitraillés par plusieurs professionnels photo. Passer inaperçu à vélo sur les pentes du Ventoux me paraît impossible sauf déguisement. Le sommet est en vue mais encore à trois kms et ils sont pour moi et bien, d’autres les plus durs. Voilà la stèle à la mémoire de Kraemer, dit le Gaulois, un cyclo décédé en Avril 84, mort de froid sous sa couverture de survie pris par une tempête de neige. Thierry et Polo ne s’arrêtent pas ayant peur de ne pouvoir repartir, je m’arrête à l’observatoire sur ma gauche pour admirer car je ne vais pas y revenir demain. Des piétons, des cyclistes, des motards ce n’est pas l’arrivée d’une étape du tour mais il y a un monde fou. Nous avons  du mal à nous approcher du poteau et du panneau qui annonce Mont Ventoux (1912m) pour la traditionnelle photo.. Belges, Hollandais, Allemands, Anglais chacun veut immortaliser ce CIMG4357passage.

    Nous prenons la décision de redescendre au Chalet pour déjeuner. Nous enfilons le coupe vent et six bornes plus bas les pieds sous la table, un bon moment dans la journée. L’affaire se corse car Patrick est trahi par sa roue arrière dont un rayon est brisé. Roue voilée et un peu de bricolage pour qu’elle ne touche plus le frein. La jante est aussi fendue. Il faudra rester prudent en descendant. Pâtes et cannellonis au menu, bière, vin et café nous faisons au plus court, seulement le temps de racoler un cyclo marseillais qui une nouvelle fois me fait houspiller pour mon retard. A bonne allure nous redescendons vers Sault, après St Jean nous prenons de l’eau à cette belle source qui nous avait déjà vus nous approvisionner le matin. Nous filons vers St Saturnin par le col de Sarraud (998m) avec une halte sous les cerisiers. Profitons de cette généreuse nature.  Passé ce col il n’y a plus qu’à se laisser glisser vers St Saturnin. Dommage que la route soit si abimée ; pour éviter une nouvelle « gamelle » je tiens du mieux possible mon cintre. Nous prenons une BBF au même bar qui nous a vus prendre le café. Nous laissons Louis et encore en faux plat descendant  direction Apt par la route que nous aurions dû emprunter le matin.

        Cette nouvelle sortie pour la première fois au calendrier des Grands RDV fut en tout point merveilleuse. Une très bonne ambiance, une bonne unité, un bon petit groupe qui a su inscrire à son palmarès le Mont Ventoux. Chacun l’avait déjà dans sa besace et certains plusieurs fois comme Pierre mais pas avec le millésime 2011. Maintenant c’est fait.

         Les 1912 m du Ventoux ont été donnés par le livre officiel du tour de France. 1905 ? 1909 ? Mais comme le dit Lance Armstrong il paraît bien plus haut. Avec le Ventoux les gens exagèrent toujours un peu. Il en est de même pour le kilométrage, 22 ? 20 ? 18 pour Raphaêl Géminiani qui l’éprouva sur le bec de selle.

CIMG4389

CIMG4393CIMG4394    

 Quant à nous sept, nous avons accompli 132 kms et 2335 m de dénivelé. La moyenne est une moyenne cyclo et supérieure à une GM (Gauthier/Moutin). Comme nous sommes en plein Tour de France on peut se poser la question quelle aura aurait ce mont si le tour n’avait décidé un jour d’y passer et devenu légende pour les bonheurs et malheurs qui s’y sont succédés, Robic, Bobet, Coppi, Poulidor,  Merckx, Thevenet, Virenque, Bernard….

 

La vidéo de Thierry

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La sortie alternative : 11 participants, 6 pelotons

Une sorte de record.   

Elle n’a commencé pour moi qu’en haut de la Gineste (pour cause de départ en colo) et un peloton constitué de Louis F. et Christian M. s’était déjà engagé vers les fours à chaux. Puis, à la Ciotat, Jean Ch. est parti rejoindre son fils aux Lecques et, au pied du Grand-Caunet, deux cyclos assoiffés ont coupé au plus court vers Aubagne tandis que JiPi - qui n’aime pas rentrer par Aubagne - est reparti par la Gineste (ce qui ne m’a pas empêché de le recroiser quelques dizaines kilomètres plus tard devant chez moi). Enfin, seul Olivier a observé le parcours officiel en effectuant le tour du circuit du Castellet et nous sommes rentrés à quatre jusqu’à Aubagne, à deux jusqu’à Marseille.

Malheureusement, ce genre de récit qui ne se veut que pittoresque attire généralement des commentaires moralisateurs. Je trouve pourtant bien que chacun puisse trouver son bonheur dans une sortie sur mesures.   

Anne

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commentaires

D
<br /> <br /> Salut les amis, si vous souhaitez voir les 7 merrenaires en action dans la montée du Ventoux vous pouvez voir des photos sur divers sites: sportphoto (vers les 13h10), ventouxphoto (page 40 et<br /> 50) et encore griffephotos.com. Ils n'ont pas fait que bien se tenir à table ou lever le coude, ils ont fortement appuyé sur les pédales pour atteindre le sommet du géant de Provence (voir photo:<br /> 1912m). Promis nous irons un jour par Bédoin mais n'attendons pas trop.... <br /> <br /> <br /> <br />
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