Puisque nous sommes des cyclotouristes, notre activité est un subtil compromis entre le sport et la convivialité. Donc de la randonnée, petite, grande et très grande, de la culture sans excés et de la bou..., pardon gastronomie, avec excès.
Impression effectivement ressentie dans la partie inférieure du Val d’Enfer, tant les « peintres naturalistes » de la fin de l’hiver et du début du printemps avaient placardé tout l’espace d’une palette impressionnante de vert. Sans parler de la floraison. « Enfin la A » ou « un step d’enfer » constituaient d’autres titres possibles pour ce récit mais j’y reviendrai….
Samedi 12 avril. Le défilé des sorties à la journée continue et n’est pas prêt de s’arrêter… tout au moins si la météo le permet. Pas de pluie prévue aujourd’hui, un peu de vent annoncé pour l’après-midi mais pas de quoi laisser les vélos au garage !
La sortie à la matinée se retrouvera à Magnac alors que la Randonnée des Alpilles, l’une de nos plus belles et plus anciennes classiques, verra ses participants préparer leurs machines sur la place de Lançon. Si le vieux « dicton » « Lançon, synonyme de glaçon » se vérifiera une fois de plus, nous avons connu bien plus froid. Malgré la couverture promise par Météofrance, de belles éclaircies nous permettront de profiter de ces superbes paysages dans des conditions tout à fait acceptables… notamment le matin avec une agréable brise dans le dos !
C’est parti ! Quelques minutes de retard, certes, mais quelle importance ! 6 cyclos, 2 cyclotes qui rouleront de manière très groupée la plupart du temps. Et contents de se retrouver ensemble dans cette région magnifique. Qu’il fait bon sortir un peu de notre périmètre… même s’il faut se lever à 5 heures du matin ! Tout se paye ! Et nous serons comblés avec cet immense« ravalement de façade » printanier !
Je ne vais pas décrire cette escapade, maintes fois racontées dans ces pages… il suffit d’aller les consulter ! Néanmoins, si tous les présents ont accompli de nombreuses fois ce si bel exercice, le plaisir se trouvera exacerbé par cette verdure outrancière, rarement vue sur nos terres, la diversité des couleurs. Grimper tranquillement dans de petites gorges, traverser ces villages médiévaux, admirer les vignes, les oliviers, cycler sur de toutes petites routes boisées autour des ces rocheuses Alpilles tiendront d’un bonheur indicible…
Petite nouveauté, cette année : Pelissanne, encore toute endormie, nous verra passer sans y marquer de pause café ! Il n’y en aura donc qu’une seule, bien entendu à Eyguières, dont nous traverserons une partie le vélo à la main à cause du marché. Terrasse ensoleillée pour ce bon moment de partage, d’amitié… On n’est pas bien, là ? Si, bien sûr, mais nous ne sommes pas du quartier !
Et la contemplation de reprendre. Le décor a été tellement embelli que les premiers ne reconnaîtront pas le lieu traditionnel de regroupement à Roquemartine avec une telle verdure. Rien de grave, ils attendront un peu loin mais personne ne se trouvera à la traîne, pas même votre serviteur qui vit pourtant sa première « A » de la saison !
Surprise vers Eygalières : si l’environnement et le village demeurent toujours extraordinaires, la chaussée refaite de neuf nous voit nous régaler encore davantage. Idem sur la Route de la Liberté que nous dévalerons sur un véritable billard ; Jipi pourra même « rentrer » en descente, c’est pour dire !
Petites artères charmantes, bucoliques, bien asphaltées, le long d’un petit canal. Traversée de Saint-Rémy facilitée par une piste cyclable. Après le Vieux Chemin d’Arles commencera la grimpée du Val d’enfer, dans l’explosion végétale annoncée plus haut. Plus longue que dure, cette côte, mais quel bonheur de parvenir dans cet environnement lunaire au sortir d’une très dense pinède. Photo de groupe sur laquelle personne ne manquera… les photographes occasionnels ne manquant jamais en pareil endroit !
Plus qu’à se laisser glisser parmi les oliviers en admirant le site rocheux des Baux pour atteindre Maussane. 12 H 20 : naguère, Mouriès nous accueillait à midi… mais c’était avant ! Pour l’instant, finie l’éclaircie, place au grand soleil sur la belle place de ce village très animé. Très bonne entente pour le déjeuner pris en commun et tiré des commerces locaux. Les parasols seront nécessaires à notre quiétude et tout se passera très bien, dans la bonne humeur, la jovialité. Rien ne manquera… même pas les fraises de la Vallée des Baux !
L’après-midi commencera par un enchantement procuré par ces divines artères sillonnant la face sud des Opies, le point culminant des Alpilles. Toujours des chevaux dans la traversée d’Aureille, rien ne se perd. Nous craignions un peu le vent sur les lignes droites menant à Eyguières mais il n’en sera rien et l’allure demeurera toujours assez vive. Jipi ne sera jamais loin, à part dans les descentes, bien qu’il se heurte à une progression gigantesque, son meilleur « score » de l’année se fixant à 77 kilomètres !
Une portion un peu pénible, trop de voitures et vent de face, mais bientôt nous retrouverons les petites voies boisées menant à Cornillon-Confoux. D’accord, ça monte un peu ! Encore une nouveauté : le pot de l’amitié ne se prendra pas à Lançon, une fois cette énième édition achevée, mais ici même, au cœur de ce village admirable au-dessus de l’Etang de Berre. Encore un bon moment sur une terrasse en admirant les formidables trompe-l’œil de la localité.
Chemin de ronde pour achever le spectacle avant le retour à Lançon, toujours très groupé. Il ne nous reste plus qu’à charger les autos et rentrer, contents d’avoir vécu une si agréable journée. 127 km et 1 200 m de dénivelée… Peux mieux faire, me dis-je, mais quand même heureux d’avoir pu boucler cette classique sans souffrir outre mesure et surtout en l’appréciant grandement !
En 2024 : Enfin...